Manga et Anime



Le Cosplay s'inspire principalement du manga et de la japanimation. Vous avez dû vous en rendre compte, depuis quelques années, la place du manga ne cesse de s'agrandir. Les grosses maisons d'édition de BD ont toutes leurs collections et les magazines dédiés se multiplient comme des petits pains, tout comme les sorties vidéos.

On peut remonter l'origine du manga au XIXe siècle, mais à cette époque, le genre servit surtout à la satire, puis à la propagande militaire au XXe siècle. De plus, avec l'occidentalisation de la fin du XIXe siècle, le style devint plus proche de la BD européenne que du manga moderne. En vérité, ce dernier est véritablement né après la seconde guerre mondiale grâce à Ozamu Tezuka. Celui-ci a posé toutes les bases du manga moderne : dessins plutôt minimalistes, personnages aux grands yeux, utilisation constante de la perspective et des gros plans pour accentuer l'impression de mouvement et de vitesse...cette dernière technique, plus cinématographique que graphique et quasiment inutilisée en Europe, est due à un fait simple : Tezuka souhaitait faire du dessin animé. Le pays était en ruines, il ne parvint pas à dégager les fonds nécessaires et décida de transposer sur papier ce qu'il voulait porter à l'écran. Quant aux grands yeux, ils viennent de son adoration pour les Walt Disney, et notamment Bambi....En 1946, Ozamu Tezuka publia sa première série, mais c'est sa deuxième Shin Takarajima (La Nouvelle Île aux trésor), qui connut un immense succès avec plus de 600 000 exemplaires vendus en quelques mois. Dès lors les autres mangakas s'inspirèrent de son style.

En France notamment, le développement du manga n'a rien eu d'un parcours de santé. Les animes ont déboulé sur nos écrans à la fin des années 70, et leur nombre n'a cessé d'augmenter durant les années 80 : Goldorak, Albator, Les Chevaliers du Zodiaque, Candy ou Princesse Sarah. Niveau mangas, en revanche, c'était le calme plat. Il existait bien des éditeurs comme Tonkam, mais aucune traduction. Il fallut attendre 1988 et la diffusion d'Akira dans les salles de cinéma pour voir un éditeur, Glénat, tenter le coup avec le manga original. En 1992, la diffusion télé de Dragon Ball Z remporte un tel succès que Glénat se décide à traduire le manga de Toriyama dont est tiré l'anime. Le marché répond présent. Il n'arrêtera pas de grossir, malgré de violentes campagnes contre les "japoniaiseries".

En effet, au milieu des années 90, alors que le Club Dorothée diffuse, entre autres, le très violent Ken le Survivant, une véritable campagne médiatique menée notamment par Familles de France, descend en flammes les animes. Ces derniers sont jugés trop dégradants et violents pour la jeunesse. Si la campagne est exagérée et pleine de mauvaise foi, elle est en partie fondée : en effet Ken le survivant et Cobra ne sont pas pour les 3 à 6 ans. La plus grande société de production à avoir importée des animes en France, AB, avait pourtant fait des efforts. Ils avaient tentés  "d'adapter" les animes à leurs cibles avec une censure des scènes violentes ou trop osées comme dans Nicky Larson. Tout cela conduira à la disparition totale des animes sur les écrans français.

Mais le public est ferré et le marché du manga explosa. Il ne fallut pas longtemps pour que les médias changent leur fusil d'épaule. Avec des animes comme Ghost in the Shell en 97, Perfect Blue ou Jin Roh en 99 et surtout Princesse Mononoké en 2000, les journalistes français virent la japanimation sous un oeil nouveau et commencèrent à la considérer comme une culture à part entière. L'Ours d'Or et l'Oscar gagné par le Voyage de Chihiro et, plus localement, l'Alph'Art du meilleur scénario pour Quartiers lointains, ont montrès qu'au début des années 2000 le manga avait enfin gagné ses lettres de noblesses. Aujourd'hui le manga, malgré une petite baisse de ses ventes marche toujours très bien et est présent dans de nombreux salons, comme Japan Expo.

Voici un petit glossaire pour bien comprendre cet univers :

Anime : dessins animés japonais.
Anime comic : ouvrage tiré d'un anime semblable à une bande dessinée, mais dont les cases sont des photos tirées de l'anime.
Comics : bandes dessinées américaines.
Hentaï : Manga ou anime érotique ou pornographique.
Manga : "Image dérisoire". Le terme désigne les bandes-dessinées japonaises.
Mangaka : auteur de mangas.
OAV : Original Anime Video, dessin-animé réservé aux circuits du DVD.
Seinen : genre plus mûr de manga à destination des jeunes adultes (Akira, Monster, Gunnm, Vagabond, Larme ultime)
Shojo : Manga romantique à destination des adolescentes (Angel Sanctuary, Vidéo Girl Aï) 
Shonen : Manga à destination des garçons, souvent violents (Dragon Ball, Kenshin)

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